Mohamed Rassoul Aïdara

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Ecoles au Sénégal
30 octobre 2020
Un élève en classe de seconde crée un robot qui lutte contre la covid-19

A Khombole, une localité situé dans le département de Thiès, la pandémie du coronavirus avec ses effets dévastateurs ont inspiré un jeune élève du Lycée Coumba Ndiack Guèye. Mohamed Rassoul Aïdara élève en classe de la seconde S a inventé un robot anti COVID-19.

 

 

 

La fermeture des écoles suite à la propagation incontrôlable de la pandémie du coronavirus a été mise à profit par un jeune élève de 16 ans du lycée Coumba Ndiack Guèye de Khombole, dans le département de Thiès. Il a profité de ses longues journées sans aucune occupation, pour se livrer à son jeu favori : l’invention. Mohamed Rassoul Aïdara est élève en classe de la seconde S. Il a inventé un robot anti COVID-19, destiné à accompagner les populations dans la prévention. Il s’agit d’un prototype en forme pyramidale et entièrement fabriqué avec du carton. Une batterie l’alimente en énergie, mais il peut aussi être branché directement à partir d’une prise du réseau électrique domestique.

 

C’est d’ailleurs grâce à la batterie que le système est éclairé, pour permettre son utilisation dans l’obscurité. Le système est également muni d’un baffle alimenté par une carte mémoire, qui distille les messages d’alerte contre le coronavirus. Il est doté d’un système de distribution de gel hydro-alcoolique. Selon lui, il est possible d’améliorer le dispositif en le rendant beaucoup plus sophistiqué, mais il manque le matériau adéquat pour atteindre cet objectif. Il était même prévu dans le projet initial, la possibilité de le déplacer par télécommande, mais là aussi, c’est l’obstacle du manque de matériel, qui en a décidé autrement.

 

 

Selon ce petit génie de Khombole, ce système peut bien être utilisé dans les restaurants, lieux de commerces, aéroports, etc., avec le double avantage de mettre à disposition le gel, mais aussi de rappeler les gestes barrières, notamment le port obligatoire de masque. C’est la longue période d’oisiveté, relativement à l’arrêt des enseignements-apprentissages dû à la progression de la maladie dans le pays, qui lui a donné l’inspiration, qui a abouti à la réalisation de prototype.

 

Selon lui, à part les études, il n’a aucune autre distraction, même si dans le passé, il tapait dans le ballon rond avec des copains de classe. Mais avec l’état d’urgence, le couvre-feu, la fermeture des écoles, il restait cloîtrer à la maison et un jour, il a décidé de réfléchir sur la création d’un robot, pouvant aider à l’application des mesures de prévention contre la redoutable maladie. «La phase de réflexion s’est achevée une nuit, alors que je me promenais seul dans la maison, tous les autres membres de la famille étant dans les bras de Morphée. J’ai aussitôt pris mon stylo et un cahier, et commencé à dessiner et c’est donc cette nuit-là, que le projet a commencé à prendre forme.

 

Plusieurs formes ont été schématisées dans le cahier, mais c’est finalement celle pyramidale qui a été retenue. C’est ainsi que la seconde phase, consistant à rassembler les cartons et les accessoires, a commencé à son tour. Et pour arriver à ce résultat, il lui a fallu faire chaque deux fois aller-retour entre la maison familiale et le marché de la ville, pour aller à la recherche du matériel de fortune soit plus de 3 kilomètres par jour», dit-il.

 

 

Avant ce projet, il révèle qu’il avait créé un véhicule en carton qui pouvait rouler à l’électricité, mais finalement, pour les besoins de la réalisation de ce nouveau projet, il a été démonté et plusieurs pièces de ce puzzle, réinvesties dans la création du robot anti COVID-19. Il dédie ce prototype pour vaincre la pandémie du coronavirus, au Président de la République Macky Sall, au Ministre de la Santé, à tout le corps médical sénégalais, aux forces de défense et de sécurité, pour leur engagement et leur dévouement à la cause.

 

 

Fils d’un policier à la retraite qui servait à la Direction de l’Autonomisation des Fichiers (DAF), Mohamed Rassoul Aïdara a fait ses premiers pas dans l’apprentissage de la langue française aux Parcelles Assainies à Dakar, où il résidait chez son oncle. Il a ensuite bouclé son cycle élémentaire à Khombole avec la classe de Cours Moyens deuxième année.

 

Ayant réussi avec brio au concours d’entrée en sixième, il a rejoint le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Coumba Ndiack Guèye de Khombole où il a décroché d’office le Brevet de Fin d’Etudes Moyennes (BFEM), qui lui a ouvert la classe de second S. Selon lui, c’est tout naturel qu’il a choisi la série S car il porte la technologie et les sciences dans son ADN, depuis sa tendre enfance. Selon lui, il a opté pour la technologie et les sciences et sa seule ambition du moment est de décrocher le baccalauréat scientifique et d’intégrer l’école supérieure polytechnique.

 

L’objectif est d’asseoir une bonne théorie scientifique, lui permettant de mettre en œuvre tous les projets qu’il a en tête, pour contribuer à l’émergence de son pays. Selon lui, ses plus grands rêves c’est la fabrication du premier drone « made in Sénégal», l’amélioration de l’utilisation du système solaire, etc. Pour toutes ces raisons, il demande aux autorités de s’intéresser davantage et d’accompagner ce qu’il fait. «Avec deux autres amis, nous avons entamé le processus de production d’un livre intitulé « Obscurantisme », dit-il. C’est un livre qui traite des problèmes familiaux qui sont rencontrés tous les jours au Sénégal. Il s’agit d’analyser ce phénomène et de dégager des pistes pouvant aider à le surmonter, pour préserver la famille, qui est la cellule de base de la société. En effet, toutes les grandes familles sont aujourd’hui déchirées par des différents multiformes et il y a l’urgence de porter cette réflexion ».

 


Avec ce projet d’écriture d’un livre, le jeune prodige de Khombole n’est pas d’ailleurs à son coup d’essai. Il renseigne que l’année dernière, après avoir décroché son BFEM, il avait convaincu certains de ses camarades d’écrire ensemble un livre intitulé : la vie au Sénégal. Selon lui, il s’agissait dans son entendement d’aborder la problématique de la vie religieuse, culturelle, économique, sociale et il était à chacun de travailler sur un thème. Il affirme que ce projet est malheureusement tombé à l’eau, car aucun de ses camarades n’a pu à ce jour respecter son engagement. C’est ainsi qu’il a décidé de prendre son destin en main et de s’investir avec deux autres amis dans un nouveau projet, celui de produire le livre intitulé « Obscurantisme ». Selon lui, le brouillon est déjà achevé, il ne reste qu’à l’imprimer

 





SOURCE:  SOCIALE NETLINK; L’AS