Équité, Genre et Education Inclusive

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Ecoles au Sénégal
15 septembre 2020
DÉFINITION GÉNÉRALE / PROGRÈS ET DÉFIS MONDIAUX

 INTRODUCTION

L’équité est au cœur des Objectifs de développement durable (ODD), la Cible 4.5 visant spécifiquement à « éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle ».

Pourtant à l’heure actuelle, de nombreux groupes marginalisés – comme les enfants handicapés, les enfants déplacés par un conflit, les enfants-soldats et les enfants qui travaillent, ainsi que les populations nomades – demeurent invisibles dans les statistiques de l’éducation à l’échelle mondiale et nationale.

En tant que source officielle de données sur l’ODD 4, l’ISU a mis en place l’Observatoire international sur l’équité et l’inclusion dans l’éducation afin d’encourager et d’élaborer les méthodologies, les principes directeurs et les recherches nécessaires pour bâtir un répertoire mondial des données et des normes pour mesurer l’équité dans l’éducation. Ces informations sont indispensables pour aider les pays, les partenaires des Nations Unies et les groupes de la société civile à atteindre réellement les groupes les plus marginalisés.

Basé à l’ISU, l’Observatoire opère à travers des partenariats avec des instituts de recherche et des organisations internationales impliquées dans les questions relatives à l’équité.

Objectifs clés 

  • Produire des guides méthodologiques pour mesurer l’équité tout au long du cycle de la vie ;
  • Promouvoir un programme de recherche pour élaborer un cadre complet pour mesurer l’équité dans l’éducation ; et
  • Diffuser des données et des métadonnées fiables, pertinentes et comparables au plan international pour mieux cibler les recherches et les politiques.


DEFINITIONS


Les expressions « égalité entre les sexes », « intégrant la parité hommes-femmes » et « prise en compte de la parité hommes-femmes » sont utilisées tout au long de la présente Politique. Le sens donné à ces termes peut varier quelque peu d’une organisation à l’autre, mais voici comment le Partenariat mondial pour l’éducation les définit: Égalité entre les sexes s’entend du fait pour les hommes, les femmes, les filles et les garçons de bénéficier de droits, de responsabilités et de possibilités égaux et d’une capacité égale de façonner leur propre vie et de contribuer à la société. L’égalité entre les sexes englobe le concept plus étroit d’équité entre les sexes, qui concerne surtout les principes d’équité et de justice en matière d’avantages et de besoins. L’égalité entre les sexes s’entend aussi de l’engagement nécessaire pour transformer la société et faire de l’égalité des droits et des pouvoirs une réalité dans le cadre des programmes de promotion des droits de la personne. Elle suppose que les intérêts, les besoins et les priorités des hommes et des femmes sont pris en considération, tout en reconnaissant la grande diversité au sein même de ces groupes. L’égalité entre les sexes est à l’avantage des femmes et des hommes, des filles et des garçons et devrait être une préoccupation universelle. On dit d’une politique, d’un système ou d’une approche en matière d’éducation qu’elle est prend en compte la parité hommes-femmes lorsque cette politique, ce système ou cette approche tiennent compte des effets des normes d’égalité, des rôles et des relations entre les sexes, et de leurs effets sur l’éducation et que des mesures sont prises pour atténuer activement ces effets qui nuisent à l’égalité entre les sexes. Un système prenant en compte la parité hommes-femmes évalue par ailleurs les besoins et intérêts particuliers aux filles et aux garçons et contribue à l’obtention de résultats scolaires égaux pour les filles et les garçons, ce qui inclut l’égalité d’accès à l’éducation, de la participation en classe, des acquis scolaires et des taux d’achèvement.



PROGRÈS ET DÉFIS MONDIAUX


Depuis 2000, des progrès exceptionnels ont été accomplis dans les pays en développement en ce qui concerne la parité hommes-femmes dans l’inscription des enfants à l’école primaire. Cependant, malgré l’augmentation remarquable du nombre de jeunes filles inscrites à l’école et du taux d’achèvement du primaire chez celles-ci dans les pays en développement partenaires du GPE au cours de la période des Objectifs du Millénaire pour le développement, des inégalités importantes persistent entre les sexes. Dans les collectivités rurales et isolées des régions mal desservies où il n’y a pas d’écoles publiques, les filles ont tendance à abandonner l’école. Les adolescentes se heurtent souvent à des obstacles importants au moment de la transition entre le primaire et le secondaire. L’infrastructure scolaire n’est pas toujours prête à accueillir des filles et souvent, il n’y a pas à l’école de latrines réservées aux filles, de savon, d’eau ni de lieu sûr permettant une saine gestion de l’hygiène menstruelle. Dans de nombreux pays, dès l’âge de la puberté, les filles doivent assumer un nouveau rôle social où le mariage, la maternité et l’emploi deviennent prioritaires au détriment de l’éducation. La violence liée au sexe dans les écoles et dans les milieux environnants a un effet néfaste non seulement sur la participation des filles et sur leur réussite, mais aussi sur leur santé physique et leur mieux-être psychologique. Souvent, les familles préfèrent investir dans l’éducation des garçons plutôt que dans celle des filles. Les filles les plus démunies et les plus marginalisées, notamment celles qui vivent dans des zones de conflit ou de crise, sont confrontées à des difficultés particulières. Si les filles sont plus souvent victimes de discrimination sexuelle dans le système d’éducation, les garçons se heurtent eux aussi à des obstacles. Les garçons vulnérables vivant dans la pauvreté sont plus portés à abandonner l’école pour travailler. Ces garçons sont souvent assujettis aux pires formes de travail infantile et doivent participer aux tâches agricoles qui, dans la tradition, sont perçues comme une responsabilité des garçons. Les familles démunies privilégient souvent l’éducation de l’aîné de la famille plutôt que celle des garçons plus jeunes. Dans les pays fragilisés par des conflits, les garçons sont par ailleurs exposés aux campagnes de recrutement de groupes armés et de gangs criminels. Le taux de participation et de réussite des garçons à l’école varie selon les régions. Ainsi, dans la région des Caraïbes, les garçons sont plus susceptibles que les filles d’abandonner les études au niveau secondaire. Parmi les obstacles à l’égalité entre les sexes dans les environnements d’apprentissage, mentionnons les stéréotypes et le sexisme des programmes d’enseignement, des manuels, de la formation des enseignants et des pratiques pédagogiques; la violence en milieu scolaire liée au sexe; l’absence d’installations sanitaires et d’accès à l’eau séparés pour les garçons et pour les filles. De plus, certains enjeux cruciaux discriminants dans la vie des enfants dont le mariage, les grossesses précoces, le travail infantile, la sous-alimentation et l’état de santé ainsi que les croyances et pratiques sociales négatives, continuent d’avoir de graves répercussions sur les possibilités des filles et des garçons de s’instruire et sur les résultats de l’éducation qui leur est dispensée.





Source: https://n2b0nwhc5392.uvs.sn/course/view.php?id=6