UNE SI LONGUE LETTRE

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Ecoles au Sénégal
16 septembre 2020
Une si longue lettre de MARIAMA BA

BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR


Mariama BA  est née à Dakar au Sénégal en 1929 dans une famille fortunée. Son père était fonctionnaire de l'État.

 

Après la mort prématurée de sa mère, elle est élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman traditionnel. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 1957.

 

Elle intègre une école française où elle se fait remarquer par ses excellents résultats. Après son certificat d'études primaires obtenu à 14 ans, elle entre en 1943 à l’École normale de Rufisque, qu’elle quitte munie d’un diplôme d’enseignement en 1947. Elle enseigne pendant douze ans puis demande sa mutation au sein de l’Inspection régionale de l’enseignement pour raison de santé1.

 

De son premier mariage, avec Bassirou Ndiaye, elle a trois filles, et du second mariage avec Ablaye Ndiaye une fille SMK; elle obtient le divorce de son troisième mari, le député et ministre Obèye Diop, avec qui elle a eu cinq enfants. À la suite de son expérience du mariage, Mariama Bâ s’engage pour nombre d’associations féminines en prônant l’éducation et les droits des femmes1. À cette fin, elle prononce des discours et publie des articles dans la presse.

 

En 1979, elle publie aux Nouvelles éditions africaines son premier roman, Une si longue lettre, dans lequel, la narratrice, Ramatoulaye, utilise le style épistolaire pour faire le point sur sa vie passée suite à la mort de son mari. Ce livre manifeste l'ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. Dès sa sortie, le roman connaît un grand succès critique et public ; elle obtient le prix Noma de publication en Afrique à la Foire du livre de Francfort en 19801. En plus d'Une si longue lettre, elle promeut les droits des femmes, particulièrement des femmes mariées. Elle prononce des discours et elle a écrit des articles sur la vie des femmes, notamment sur celles dont la vie était défavorisée.

 

Elle meurt peu après d’un cancer, avant la parution de son deuxième roman, Un chant écarlate, qui raconte l'échec d'un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l'égoïsme de l'époux et des différences culturelles.

 

Un lycée de Gorée (la Maison d’éducation Mariama Bâ) porte son nom.

 

Ses œuvres reflètent principalement les conditions sociales de son entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes qui en résultent : polygamie, castes, exploitation des femmes pour le premier roman ; opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux pour le deuxième




RÉSUME DE L'OEUVRE



A la mort de son mari, Ramatoulaye se jette sur un cahier et y écrit cette "longue lettre" adressée à son amie Aïssatou installée aux Etats-Unis. Revenant sur les péripéties de leur longue amitié, elle en profite pour décrire les défis de société qui travaillent l'Afrique actuelle, déchirée entre tradition et modernisme. Ainsi aborde-t-elle, avec une rare sensibilité, la polygamie, les injustices d'une société à castes, l'éducation des enfants, le servage de la femme.


Une si longue lettre relate les déboires conjugaux de Ramatoulaye, personnage principal qui en est, à la fois, la narratrice et l'héroïne. Mariée à Modou Fall, député bien connu dans son pays et à qui elle a donné 12 enfants, Ramatoulaye se voit, un jour, imposer brutalement une lycéenne comme coépouse. Celle-ci a l'âge de sa fille aînée Daba, dont elle est d'ailleurs copine de classe… L'intrusion de cette jeune rivale dans un ménage qui, jusque-là, lui avait procuré toutes les joies de la vie conjugale, est une véritable déflagration pour Ramatoulaye. Elle n'avait rien vu venir et elle est effondrée.